Cloud hybride : La genèse de la transformation
Publiques ou privées, de tailles modestes ou sans besoin spécifique, les organisations ont besoin de simplicité dans l’exploitation de leur système d’information (souvent absence d’équipe informatique) et de capacité à le faire évoluer rapidement (tel que le changement d’application support ou métier). Pour ces organisations, les applications en mode SaaS sont une aubaine, d’autant que l’offre des éditeurs de logiciels se multiplie ces dernières années.
Les infrastructures, au service des équipes métiers
Les organisations plus conséquentes ou avec des besoins applicatifs spécifiques à leur cœur de métier utilisent, voire développent, de plus en plus d’applications qui portent les process métier. Les enjeux résident davantage en :
- la cartographie du système d’information par domaine fonctionnel
- la stratégie d’évolution du système d’information selon une politique générale
- la capacité à développer en mode Agile et à mettre en production sans coupure de nouvelles fonctionnalités pour les clients ou les Directions internes
- la gestion des données métiers : équipe responsable, référentiel unique, réglementaire (RGPD, HDSCP), pilotage d’activité
Les objectifs liés à la performance des systèmes, à leur disponibilité, à l’intégrité et à la confidentialité des données sont toujours primordiaux mais implicites pour les Directions stratégiques, financières et métiers.
Ces objectifs autrefois portés par les équipes d’infrastructures (équipes d’administration réseau et système), sont maintenant portées par les équipes de développement (Devops et DevSecOps) : elles doivent pouvoir monter des services d’infrastructure à la volée, permettre des mises à jour applicatives sans coupure de service, mais également automatiser ces services d’infrastructure (Infrastructure As Code).
Or pour assurer ces objectifs, il faut transformer en profondeur les couches d’infrastructures système (ex : VMWare couche NSX pour l’environnement Cloud, Netapp StorageGRID pour le Stockage objet, Netapp SnapMirror pour le Big Data) et réseau (ex : SDN Software Defined Networking) avec le protocole Overlay pour créer un réseau virtuel au-dessus du réseau physique.
Ce challenge à relever pour les organisations s’avère lourd en termes d’investissement financier, de montée en compétences de leur équipe informatique. La pérennité et donc le retour sur investissement ne sont pas assurés ; l’intérêt stratégique pour l’organisation est à démontrer. Pourquoi ne pas plutôt s’appuyer sur l’expertise de partenaires ?
Cloud public, cloud privé, cloud hybride
Le recours à un partenaire pour la gestion de ses datacenters n’est pas nouveau. Les principaux modes existants sont :
- le mode Housing ou hébergement sec : l’organisation loue au sein d’un datacenter un espace dans des baies pour y installer ses propres serveurs. Le tiers hébergeur fournit la partie environnementale et réseau : la/les salles ainsi que leur interconnexion fibre, les baies, l’énergie, la climatisation, la protection incendie, le contrôle d’accès, ainsi qu’un niveau de redondance et donc sécurité
- le mode IaaS ou Infrastructure as a Service : additionnellement au mode Housing, l’organisation loue un espace de stockage, un potentiel serveur (cpu, ram, espace disque), un environnement de virtualisation, un service de sauvegarde, un plan de reprise d’activité. L’organisation reste responsable de l’installation et du maintien en conditions opérationnelles du système d’exploitation, de l’environnement Middleware et de ses applications sur les machines virtuelles (VM) ainsi que des données
- le mode PaaS ou Plateforme as a Service : le tiers fournisseur fournit un environnement encore plus complet qu’en mode IaaS, destiné en particulier aux développeurs d’applications. Le tiers prend la responsabilité des systèmes d’exploitation, des environnements Middleware et fournit des services additionnels (conteneurs Linux, infrastructure serverless sur les plateformes type AWS, Google Cloud, MS Azure).
- le mode SaaS ou Software as a Service : l’organisation loue un service clé en main avec un niveau de service auprès d’un éditeur de logiciel qui assure l’hébergement par lui-même ou un partenaire tiers. L’organisation ne sait pas ce que consomme l’application en termes de ressources dans les datacenters.
Ce qui est nouveau, aujourd’hui, c’est une offre portée par plusieurs concepts, résolument orientés pour répondre aux stratégies métier :
- Cloud public : environnement accessible via internet par l’organisation et par ses clients (utilisateurs du web), infrastructure très résiliente et mutualisée pour plusieurs organisations (la segmentation est faite au niveau logique), scalabilité (montée en charge) aisée, modèle économique de paiement à l’usage
- Cloud privé : environnement accessible uniquement par l’organisation, infrastructure dédiée permettant un modèle économique adapté à l’organisation (choix de l’investissement ou de la location ; choix du niveau de résilience en fonction de ses besoins)
- Cloud hybride : combinaison des deux environnements : 1 cloud public et 1 cloud privé qui hébergent les applications en fonction de leur besoin en sécurité et en accessibilité vers l’extérieur. Dans un cloud hybride, les données et applications peuvent circuler entre le cloud privé et le cloud public afin d’offrir une plus grande flexibilité et des options de déploiement supplémentaires (ex : gestion des pics de demandes)
L’arrivée de ces offres n’a pas, pour autant, invalidé l’existant. Au contraire, les offres se combinent pour une adaptation toujours plus pertinente aux besoins du client. Corollaire de cette diversité : un besoin d’expertise plus grand pour trouver la combinaison qui correspondra le mieux au besoin de l’entreprise.